Les safaristes qui séjournent en Afrique de l’Est ou Australe, lors d’un inoubliable safari photo, souhaitent invariablement et légitimement mettre en boîte, dans leur gourmande quête d’images, tous les représentants de la grande faune des savanes africaines. Souvent, leur collection est incomplète, il leur manque le plus charismatique d’entre-eux… car on ne rencontre pas ainsi le léopard !
Il ne suffit certainement pas de se rendre dans une riche réserve africaine avec le meilleur guide qui soit pour atteindre le Graal d’une rencontre avec le beau félin tacheté. Au mieux, on croit l’apercevoir, furtivement, on le devine, on scrute, on espère, on doute, on désespère… Il hante une dense zone de végétation, une forêt galerie où d’autres l’ont «aperçu» la veille au soir ou le matin même… Et quand bien même il daigne apparaître, par hasard, au détour d’une piste, il s’éclipse promptement, tout juste le temps d’imprégner un instant son image sur votre rétine - et pour toujours dans votre esprit - certainement pas sur le capteur électronique de votre appareil photographique !
Et puis, parfois, rarement, un soir, très tard, alors que la lumière décline ou qu'il n'en reste rien, sur une souche, il est là ! Il semble vous attendre. Il accepte enfin votre présence incongrue, le temps d’une observation éphémère.
Jamais vous n’auriez pu imaginer un être aussi parfait, une robe si somptueusement dessinée, l’alchimie merveilleuse de la perfection, la puissance et la grâce... La majesté et la sérénité du prédateur suprême...
Puis, le temps d'un clignement de paupière, la nuit l'a englouti...